PRESENTATION DE LA PRÉSIDENTE DE MAFUBO INTERNATIONAL
La ténacité, c’est l’endurance combinée avec la certitude absolue que ce que nous attendons va se produire.
Chacune des nombreuses épreuves de la vie de Monique Mujawamariya, Canadienne d’origine Rwandaise, a contribué à élaborer cette personnalité à la fois forte, attachante et opiniâtre. Toutes les terribles et dramatiques étapes qui ont ponctuées son existence ont chacune à leur manière fait d’elle la femme tournée vers l’autre qu’elle est aujourd’hui, et dont la mission personnelle est entièrement dédiée à l’amélioration du sort des femmes d’Afrique.
À moins de 19 ans elle commencera sa vie d’adulte dans un mariage arrangé par son père avec un jeune Capitaine de l’armée rwandaise, cette armée victorieuse qui venait de prendre le pouvoir. Femme battue, avec un enfant extrêmement malade, elle trouve la force dans un contexte culturel et social entièrement hostile, de faire partie des premières femmes rwandaises de son milieu social à oser dire qu’elle est victime de violence et à se séparer légalement de leur mari.
Grâce à sa formation d’assistante sociale, elle élève et subvient seule aux besoins de ses trois enfants, tout en devenant pionnière de l’installation de services sociaux dans les hôpitaux de son pays.
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Lorsqu’éclate la guerre au Rwanda en 1990, elle se lance sans hésiter dans l’activisme et la défense des droits humains en fondant l’ADL (Association rwandaise pour la Défense de la personne et des Libertés publiques).
Au péril de sa vie, elle échappe à plusieurs attentats contre sa personne et devient en 1993 secrétaire exécutive de la LDGL. (Ligue des Droits de la personne dans la région des Grands Lacs – Burundi, Rwanda, Ouganda, Zaïre actuelle RDC).
Rapidement correspondante et pivot essentiel du partenariat international sur la problématique des droits de l’homme au Rwanda et dans la région des grands lacs d’Afrique, elle sera l’initiatrice de l’organisation internationale des enquêtes de violations des droits humains qui ont précédées les génocides, au Rwanda et au Burundi, enquêtes exclusivement effectués par des ONG internationales. Ses rapports du terrains seront rassemblés en deux livres, compilations des témoignages des violations des droits de l’homme au Rwanda qui seront communément appelés : Les Livres Blancs des Droits de L’homme du Rwanda.
En 1993, elle est reçue à la Maison Blanche par le président Clinton qui souhaite écouter ses recommandations sur la situation au Rwanda.
Victime d’une violence inouïe de la part du gouvernement de son pays qui souhaite à tout prix la réduire au silence, elle est forcée de fuir le Rwanda en abandonnant ses enfants.
Fin avril 1994 elle trouve refuge au Canada, seul État qui lui offrira spontanément les papiers légaux pour un séjour longue durée pour elle et ses 3 enfants.
Après cette étape il lui faudra alors trois longs mois de travail acharné pour réussir à retrouver ses enfants et à les exfiltrer de son pays d’origine, alors à feu et à sang avec l’aide inestimable du gouvernement burundais dirigé par le président Ntaryamira Sylvestre.
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En 1995, elle crée la Fondation Agathe Uwilingiyimana avec laquelle elle organise en 1996 le colloque de Bamako au Mali sur la mauvaise gouvernance du Rwanda et ses dérives ethniques : les recommandations de ce colloque seront reprises par plusieurs institutions, dont l’ONU.